Troubles Neurovisuels
GUIDE DE LA VUE N°41 - Mars 2024
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Article diffusé dans sciencedirect.com
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Les pathologies neurovisuelles (PNV) ou cerebral visual impairment (CVI) sont des atteintes visuelles d’origine cérébrale congénitales ou acquises inexpliquées par une atteinte du globe oculaire et présentant des caractéristiques visuelles et comportementales uniques (conférence américaine sur le CVI 2013).
Elles représentent la première cause de déficience visuelle dans les pays développés. Cinquante pour cent des enfants déficients visuels en âge préscolaire dépistés à San Franscico sont porteurs de PNV [1]. En effet les progrès de la réanimation et de la néonatologie ont permis la survie d’enfants porteurs de lésions cérébrales d’origines diverses et en parallèle l’amélioration des techniques chirurgicales en ophtalmologie ont fait sortir de la déficience visuelle de nombreux enfants porteurs de cataracte ou de glaucome.
Ces pathologies sont de mieux en mieux dépistées mais restent d’accès difficile lorsqu’elles s’accompagnent de pathologies neurologiques lourdes ou d’une altération de la communication : selon Wong [2] 100 % des enfants atteints de PNV congénitales et 88 % de ceux porteurs de PNV acquises ont d’autres déficits neurologiques et selon Rahi [3] les enfants avec PNV sont ceux qui ont le plus de troubles associés non ophtalmologiques. Tous les polyhandicapés présentent des PNV parfois de diagnostic impossible ; les enfants porteurs de paralysies cérébrales sont souvent porteurs de PNV et ceux présentant des troubles des apprentissages peuvent avoir des PNV.
La fréquence des PNV en lien avec la prématurité est remarquable. Selon Olsen [4], dans une population de 46 enfants nés avec un poids inférieur à 1750 g, on retrouve 32 % de leucomalacie périventriculaire, 9 % de paralysie cérébrale et 60 % de troubles visuo spatiaux.
Les PNV peuvent se présenter sous des formes cliniques variables ; elles s’étendent de la cécité cérébrale et ses séquelles que sont le syndrome de Balint (ataxie optique, apraxie du regard, simultagnosie) et les agnosies visuelles à une discrète atteinte visuo spatiale chez un enfant dyspraxique. Si les formes cliniques graves sont bien connues chez l’adulte leur diagnostic est beaucoup plus difficile chez l’enfant car rarement isolées et peu fréquentes. Les formes cliniques mineures sont au contraire fréquentes mais il convient d’y penser pour en faire le diagnostic en particulier dans le cadre des troubles des apprentissages.
C’est à la fin des années 80 que l’on commence à parler de troubles sensoriels chez les enfants à risque (expréma) et que l’on met en évidence les pathologies neurovisuelles ; Michèle Mazeau [5] décrit ainsi la dyspraxie visuo spatiale (DVS) dans les paralysies cérébrales, tableau regroupant des troubles du regard, une atteinte visuospatiale, une dyspraxie avec dysgraphie. Au début des années 2000 on retrouve des tableaux proches de la DVS chez des enfants avec troubles des apprentissages. Il s’agit de formes mineures de PNV.
TNV (Troubles neurovisuels) = CVI (Cortical visual impairment)
Tout ce que vous devez savoir sur la déficience visuelle corticale (CVI) et son traitement
Votre enfant présente-t-il des réponses visuelles anormales ? Votre enfant a-t-il des difficultés à maintenir un contact visuel avec d’autres personnes ? Peut-être qu’ils ne réagissent normalement pas aux visages des gens. Si vous avez remarqué ces changements dans le comportement de votre enfant, il est possible qu’il souffre d’une déficience visuelle corticale (TNV).
Poursuivez votre lecture pour en savoir plus sur les TNV, ses symptômes, ses causes potentielles et les traitements possibles pour permettre à votre enfant de tirer le meilleur parti de sa vision.
Déficience visuelle corticale
La déficience visuelle corticale, également appelée « déficience visuelle cérébrale » ou (DVC), fait référence à la diminution de la réponse visuelle résultant de tout problème neurologique qui affecte la partie du cerveau qui contrôle la vision.
En d’autres termes, la DVC ou TROUBLES NEUROVISUELS est l’incapacité du cerveau à convertir les informations brutes provenant des yeux en une image significative. Cette déficience est plus fréquente chez les enfants et peut persister jusqu'à l'âge adulte si elle n'est pas traitée correctement.
Ici, il convient de noter que les enfants atteints de DVC ou TROUBLES NEUROVISUELS ont tendance à subir un examen de la vue normal ; par conséquent, il ne peut expliquer aucune anomalie dans le comportement visuel. Un enfant souffrant de ce trouble présente souvent un comportement inhabituel.
En effet, la structure de l’œil est généralement normale dans le cas de TROUBLES NEUROVISUELS, car l’œil peut prendre une photo normale de n’importe quel objet pour envoyer le message au cerveau. Cependant, les informations fournies ne peuvent pas être traitées ou intégrées correctement en raison de l’incapacité du cerveau.
Symptômes de TROUBLES NEUROVISUELS
Les symptômes les plus courants comprennent :
- Réponse anormale à la lumière (telle que photophobie ou observation de la lumière)
- Manque de regard social
- Mauvaise acuité visuelle
- Perte du champ visuel (incluant une altitude inférieure, une constriction généralisée, un défaut d'hémianopie)
Ci-dessous sont mentionnés certains des comportements anormaux que les enfants atteints de TNV décrivent :
- Réponses visuelles incohérentes/variées aux mêmes stimuli
- De meilleures réponses visuelles aux stimuli familiers par rapport aux nouveaux stimuli
- Fatigue résultant des tâches visuelles compliquées
- Domination de la vision périphérique
- Meilleures réponses aux stimuli colorés par rapport au noir et blanc
- Attention visuelle améliorée pour les stimuli en mouvement par rapport aux stimuli statiques
- Problèmes pour voir une image/un objet dans un arrière-plan occupé (bondé)
- Réponses visuelles réduites aux stimuli visuels en présence de voix, de musique et d'autres sons en arrière-plan.
Causes de la déficience visuelle corticale
- Toute lésion de la partie visuelle du cerveau peut entraîner une déficience visuelle corticale. Certaines des causes courantes à l’origine de l’IVC comprennent :
- Lésions cérébrales dues à la prématurité
- Hydrocéphalie (pression élevée dans le cerveau)
- Accident vasculaire cérébral ou convulsion
- Hypoglycémie néonatale ou infections comme la méningite virale
- Diminution de l'oxygénation ou réduction de l'apport sanguin
- Encéphalopathie ischémique hypoxique
- Très épilepsie
- Leucomalacie périventriculaire
- Troubles métaboliques ou autres troubles neurologiques
- Traitement possible de la déficience visuelle corticale
La déficience visuelle corticale peut être légère ou grave, et elle fluctue parfois considérablement ; Cependant, une guérison partielle est possible au fil du temps grâce à une intervention précoce.
La thérapie pédiatrique aide les enfants atteints de TROUBLES NEUROVISUELS à améliorer leur vision. Voici les thérapies possibles utilisées pour traiter cette maladie.
Thérapie de stimulation de la vision – Cette thérapie aide à reconnecter les voies entre le cerveau et les yeux. Ce traitement implique une démonstration répétitive de tâches visuelles, régulièrement et simultanément, permettant aux enfants atteints de TNV d'associer des fonctions non altérées (telles que le lieu et l'heure) aux stimuli visuels associés.
Thérapie d'intégration sensorielle – Ce traitement aide les enfants ayant des problèmes de traitement des informations sensorielles. La thérapie d'intégration sensorielle travaille sur le traitement de 5 sens communs, notamment le son, la vue, l'odorat, le toucher et le goût. Cette thérapie aborde également le fonctionnement du sens vestibulaire, de la thermoception (sensation de la température), de l’intéroception et de la proprioception (sensation du corps de l’individu dans l’espace). Il est également utilisé dans le cadre du plan OT (ergothérapie) car les enfants atteints de TNV ont des problèmes de perception visuelle et d'intégration d'autres sens qui aident leur cerveau à mieux communiquer, permettant aux enfants de voir correctement.
Ergothérapie – Les enfants ayant une déficience visuelle corticale peuvent bénéficier de l’ergothérapie car elle les aide à accomplir leurs tâches quotidiennes tout en améliorant leur confiance en eux. Les ergothérapeutes permettent à ces enfants d'apprendre à utiliser efficacement leur vision grâce à des méthodes non visuelles pour effectuer différentes tâches de manière indépendante.
Orthophonie – Cette thérapie traite généralement les troubles du langage et de la parole ; cependant, il peut être utilisé dans le cadre du plan de traitement des TNV dans lequel les orthophonistes aident les enfants à améliorer leurs troubles de la parole, de la déglutition et de l'alimentation causés par des déficiences visuelles.
Dans l’ensemble, une intervention précoce est la clé du traitement de la déficience visuelle corticale. Les thérapies d'intervention précoce aident les enfants à améliorer leur apprentissage visuel tout en ouvrant la voie à de nouvelles améliorations de la reconnaissance visuelle et de l'attention.
https://www.hope-amc.com/all-you-need-to-know-about-cortical-visual-impairment-cvi-its-treatment/
https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fnhum.2021.713316/full
Capacités de vision surprenantes
FUTURA nous propose un article extrèmement intéressant pour celles et ceux qui sont pationnés par la vision
"Une Écossaise devenue aveugle suite à des lésions cérébrales présente certaines capacités visuelles surprenantes : par exemple, elle voit la pluie tomber sur une vitre mais pas le paysage. Des chercheurs canadiens ont cherché des explications dans son cerveau."
CVI = Cortical Visual Impairment
CVI - Un phénomène sous estimé
Tactuel
Revue spécialisée du handicap de la vue et de la surdicécité
https://www.tactuel.ch/fr/cvi-ein-unterschaetztes-phaenomen/